Révolution Française [ 5 ]
Paris, printemps 1789
Lancement de ballon des frères Montgolfier
le 19 octobre 1783 dans le jardin de Monsieur
Réveillon, à l'ancien Hôtel de Titon,
faubourg Saint Antoine à Paris.
Gravure de Claude Louis Desrais
(1746-1816)
L'affaire Réveillon, 1e partie
« Le froment n'est pas pour lui »
Paris entre très violemment dans la révolution à la fin avril 1789, mais déjà, entre "le 13 avril et le 1er mai, 1.500 hommes de cavalerie et un régiment suisse, Salis-Samade, s'installèrent à Mantes, Pontoise, Beauvais, Compiègne, Meaux et Etampes. Ces troupes furent placées sous les ordres du baron de Besenval, lieutenant-général et commandant de l'intérieur depuis plusieurs années. Répartie en petits groupes, la cavalerie fut employée à prévenir et à réprimer les troubles alors fréquents, par suite de la disette, dans les marchés de l'Ile-de-France et des provinces limitrophes." (Caron, 1906). En juin, les troupes se renforcent de 550 cavaliers juste autour de Paris.
Le 23 avril, Jean-Baptiste Réveillon, propriétaire d'une manufacture de papiers peints, aurait commencé, au cours de l'assemblée électorale du district de Sainte-Marguerite, de se plaindre à propos du salaire des ouvriers. Hippolyte Adolphe Taine (1828-1893) évoquera le fait que lui "et le commissaire Lerat" y "ont mal parlé" et "Parler mal, c'est mal parler du peuple" (H. A. Taine, Les origines de la France contemporaine. tome II, La Révolution [six volumes, 1878-1883], 1er volume, L'anarchie, Paris, Hachette, 3 tomes en 11 volumes, de 1875 à 1893).
Nous ne sommes pas sûrs de la teneur exacte des propos (demande d'abaissement des salaires à 15 sous, au lieu d'une vingtaine, regrets du "bon vieux temps où les salaires étaient plus bas") ; le 22 avril, déjà, dans une autre assemblée, dans le district des Enfants-Trouvés, le salpêtrier (fabricant de salpêtre) Henriot n'aurait-il pas affirmé que les ouvriers pouvaient bien vivre avez quinze sous par jour ? (Sagnac, 1910). Dans, tous les cas, des propos de ce genre ont bien été tenus, confirme ce jour-là le lieutenant de police Thiroux de Crosne :
"Il y a eu hier sur les dix heures un peu de rumeur dans un canton du faubourg Saint-Antoine ; il n’était que l’effet du mécontentement que quelques ouvriers marquaient contre deux entrepreneurs de manufacture qui, dans l’assemblée de Sainte-Marguerite, avaient fait des observations inconsidérées sur le taux des salaires." (in Rudé, 1982).
Kropotkine dira que l'entrepreneur "se fit surtout remarquer par la grossièreté de ses propos... On les a tant de fois entendus depuis : «Le travailleur peut bien se nourrir de pain noir et de lentilles ; le froment n'est pas pour lui, etc..." (Pierre Kropotkine, "La Grande Révolution, 1789-1793", P-V Stock, éditeur, 1909).
Gravure publicitaire pour Réveillon,
armes de la princesse de Conty,
1753
Ce que l'on sait plus sûrement, c'est que le Traité de libre échange Eden-Rayneval, nous l'avons vu, a pour conséquence une concurrence commerciale acharnée avec l'Angleterre, provoquant des désastres sociaux, que le prix du pain a augmenté au début de l'année, et qu'à "l'approche des états généraux, les ouvriers et apprentis les plus précaires commencent à s’insurger" (Beye, 2018). Et ce que propose Réveillon au gouvernement du roi ce 23 avril est la solution libérale de "supprimer les taxes prélevées sur les biens de consommation courante entrant dans la capitale, permettant mécaniquement la baisse de leur prix, et offrant alors aux entrepreneurs la possibilité de baisser les salaires." Ce que ne peuvent supporter tous les travailleurs précaires, vivant au niveau de subsistance, pour qui le moindre sou est une question de survie. D'un côté, il y a un riche capitaliste qui s'occupe égoïstement de sa fortune (ce qu'Adam Smith et tous les libéraux encouragent), et de l'autre, une foule de gens dans la misère, se battant au quotidien pour survivre : "ce n’est […] qu’à partir du moment où le groupe national se sent menacé dans son existence même, que la crise prend tout son sens" (Gignoux, 2003).
Les propos du sieur Réveillon ne sont bien sûr pas les seules causes de la soudaine agitation sociale, cela a été dit. Des pauvres souffrent de manière aiguë de la disette, du pain trop cher et notre lieutenant de police, qui craint des débordements populaires, commence d'enfermer les pauvres, ce qui est un élément supplémentaire de l'exaspération sociale à apporter au dossier :
"Dès le milieu du mois, d'avril, on savait de source sûre qu'une extrême effervescence agitait le menu peuple de Paris. On craignait un soulèvement populaire : le Gouvernement n'avait-il pas fait mettre en sûreté à la Bastille le dépôt d'armes qui se trouvait à l'Arsenal ?"
Georges Pelletier, L'affaire Réveillon, Gavroche, revue d'histoire populaire, n° 30 F, mars-avril 1989
"Ce jour, dans l’après-midi, des observateurs de police préposés par l’Administration pour arrêter les pauvres (et particulièrement des femmes forcées d’abandonner les campagnes pour venir demander dans les rues de la capitale le pain qu’elles ne pouvoient s’y procurer au prix où l’on s’opiniâtroit à le maintenir), en ayant conduit plusieurs dans un carrosse de place, escorté de quelques soldats du Guet de la Garde de Paris, chez le commissaire Odent de la rue Saint-André-des-Arts; le peuple, irrité de voir qu’on voulut empêcher ces malheureuses qui manquoient de pain d’en chercher, s’étant amassé et ayant fait montre de vouloir tomber sur ces observateurs, ils sont trop heureux de s’esquiver promptement en abandonnant leur proie. On avoit entendu rue Saint-Jacques, près de la rue des Noyers, les mêmes murmures sur le même objet".
Siméon-Prosper Hardy, "Mes loisirs, ou Journal d'evenemens tels qu'ils parviennent à ma connoissance", (1764-1789), tome VII, Années 1788-1789, Bibliothèque Nationale de France (BNF), 8 tomes dans les manuscrits français, cote 6680-6687 :
Ce n'est donc pas un hasard si le 25 avril 1789, deux jours avant les émeutes, paraît le brûlant opuscule de Dufourny de Villiers, que nous allons examiner maintenant, avant de revenir à l'affaire Réveillon.
Le Quatrième Ordre
"Les assemblées de district du tiers état de Paris sont, dès le printemps, des espaces de tension très vive, entre les patriotes qui réfléchissent à la réforme du corps politique et social, et les populations fragiles, exclues, par le cens, des assemblées électorales et des délibérations. À tel point que deux jours avant les émeutes Réveillon, qui, fin avril 1789, mobilisent les ouvriers des faubourgs, le philanthrope Dufourny publie à Paris les Cahiers du quatrième ordre, l’expression désignant l’ordre invisible de ceux qui n’ont aucun droit." (Bastien et Mazeau, 2018).
Cahiers du quatrième ordre : "Cahiers du quatrième ordre, celui des pauvres journaliers, des infirmes, des indigents, etc…; l'ordre sacré des infortunés ou Correspondance philanthropique entre les infortunés, les hommes sensibles, et les Etats-Généraux: pour suppléer au droit de députer directement aux Etats qui appartient à tout Français, mais dont cet ordre ne jouit point encore. Par M. Dufourny de Villiers."
Dufourny de Villiers
Cahiers du Quatrième ordre
25 avril 1789
Louis Pierre Dufourny de Villiers (1739-1796), ingénieur de la ville de Paris, est révolté par l'invisibilité des très pauvres. Ses "Cahiers" sont peut-être inspiré du mémoire de Larrard de Villary un mois plus tôt, qui porte le même titre et dont s'inspirera plus tard Joseph Wresinski pour changer sa fondation "Aide à toute détresse" en ATD Quart Monde". Les pauvres sont donc pour l'auteur ce "le quatrième des Ordres, mais qui, aux yeux de l’humanité, aux yeux de la vertu comme aux yeux de la Religion, est le premier des Ordres, l'Ordre sacré des Infortunés" (Dufourny, Cahiers..., op. cité). Mais, au-delà des pauvres, c'est de la domination des Puissants et Riches dont Dufourny appelle à se défaire : "on doit fonder sur l'excellence morale du Gouvernement, & non sur le luxe & les valets, la véritable splendeur du Trône, afin qu'en détruisant tout ce qui satisfait, jusqu'à la satiété, l'orgueil et la cupidité des Grands et des Riches, pour défendre les plus foibles, secourir les plus pauvres, & accroître le bonheur de tous les individus la félicité générale, on obtienne cette force collective, cette puissance morale, qui, seule redoutable, peut inspirer la terreur aux ennemis; & conserver la paix" (op. cité).
Dufourny souhaite l'abolition des ordres, une idée que l'abbé Sieyès (Emmanuel-Joseph S., 1748-1836) a affirmé un peu plus tôt dans l'année : "il faudrait confondre tous les ordres", dans son livre qui a eu beaucoup de succès, "Qu'est-ce que le Tiers-État ?" (janvier 1789). Il y rappelle, à juste titre, que s'il y a de grandes richesses chez les nobles, un certain nombre sont détenues par des membres du Tiers Etat, de même qu'il y a des pauvres dans les ordres du clergé et de la noblesse. Cela ne fait pas de Sieyès un ami des petites gens pour autant. Comme un grand nombre de membres de l'élite, et au grand dam de Dufourny, il considère qu'ils sont "incapables de penser" (Brodiez-Dolino, 2014) et approuve le fait qu'ils soient exclus de la délibération politique. Un long discours du député Sieyès est resté célèbre, très instructif sur le sujet, mais aussi, en particulier, par le sentiment que le député exprime d'être passé d'un monde à un autre, celui du capitalisme, de l'importance primordiale donné à la richesse marchande, de la consommation, et de la soumission des peuples à cette vaste entreprise, tant moralement que physiquement :
“ Les peuples européens modernes ressemblent bien peu aux peuples anciens. Il ne s'agit parmi nous que de commerce, d'agriculture, de fabriques, etc. Le désir des richesses semble ne faire de tous les Etats de l'Europe que de vastes ateliers : on y songe bien plus à la consommation et à la production qu'au bonheur. Aussi les systèmes politiques aujourd'hui sont exclusivement fondés sur le travail ; les facultés productives de l'homme sont tout ; à peine sait-on mettre à profit les facultés morales, qui pourraient cependant devenir la source la plus féconde des plus véritables jouissances. Nous sommes donc forcés de ne voir, dans la plus grande partie des hommes, que des machines de travail. Cependant vous ne pouvez pas refuser la qualité de citoyen, et les droits du civisme, à cette multitude sans instruction qu'un travail forcé absorbe en entier. Puisqu'ils doivent obéir à la loi tout comme vous, ils doivent aussi, tout comme vous, concourir à la faire. Ce concours doit être égal.
Il peut s'exercer de deux manières. Les citoyens peuvent donner leur confiance à quelques-uns d'entre eux. Sans aliéner leurs droits, ils en commentent l'exercice. C'est pour l'utilité commune qu'ils se nomment des représentations bien plus capables qu'eux-mêmes de connaitre l'intérêt général, et d'interpréter à cet égard leur propre volonté. L'autre manière d'exercer son droit à la formation de la loi est de concourir soi-même immédiatement à la faire. Ce concours immédiat est ce qui caractérise la véritable démocratie. Le concours médiat désigne le gouvernement représentatif. La différence entre ces deux systèmes politiques est énorme.
Le choix entre ces deux méthodes de faire la loi n'est pas douteux parmi nous.
D'abord, la très-grande pluralité de nos concitoyens n'a ni assez d'instruction, ni assez de loisir pour vouloir s'occuper directement des lois qui doivent gouverner la France ; leur avis est donc de se nommer des représentants ; et puisque c'est l'avis du grand nombre, les hommes éclairés doivent s'y soumettre comme les autres. Quand une société est formée, on sait que l'avis de la pluralité fait loi pour tous.
Ce raisonnement, qui est bon pour les plus petites municipalités, devient irrésistible quand on songe qu'il s'agit ici des lois qui doivent gouverner 26 millions d'hommes ; car je soutiens toujours que la France n'est point, ne peut pas être une démocratie ; elle ne doit pas devenir un Etat fédéral, composé d'une multitude de républiques, unies par un lien politique quelconque. La France est et doit être un seul tout, soumis dans toutes ses parties à une législation et à une administration communes. Puisqu'il est évident que 5 à 6 millions de citoyens actifs, répartis sur vingt-cinq mille lieues carrées, ne peuvent point s'assembler, il est certain qu'ils ne peuvent aspirer qu'à une législature par représentation. Donc les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes immédiatement la loi : donc ils n'ont pas de volonté particulière à imposer. Toute influence, tout pouvoir leur appartiennent sur la personne de leurs mandataires ; mais c'est tout. S'ils dictaient des volontés, ce ne serait plus cet état représentatif ; ce serait un état démocratique.
On a souvent observé dans cette Assemblée que les bailliages n'avaient pas le droit de donner des mandats impératifs ; c'est moins encore. Relativement à la loi, les Assemblées commettantes n'ont que le droit de commettre. Hors de là, il ne peut y avoir entre les députés et les députants directs que des mémoires, des conseils, des instructions. Un député, avons-nous dit, est nommé par un bailliage, au nom de la totalité des bailliages ; un député l'est de la nation entière ; tous les citoyens sont ses commettants ; or, puisque que dans une Assemblée bailliagère, vous ne voudriez pas que celui qui vient d'être élu se chargeât du vœu du petit nombre contre le vœu de la majorité, vous ne devez pas vouloir, à plus forte raison, qu'un député de tous les citoyens du royaume écoute le vœu des seuls habitants d'un bailliage ou d'une municipalité, contre la volonté de la nation entière. Ainsi, il n'y a pas, il ne peut y avoir pour un député de mandat impératif, ou même de vœu positif, que le vœu national ; il ne se doit aux conseils de ses commettants directs qu'autant que ses conseils seront conformes au vœu national. Ce vœu, où peut-il être, où peut-on le reconnaître, si ce n'est dans l'Assemblée nationale elle-même ? Ce n'est pas en compulsant les cahiers particuliers, s'il y en a, qu'il découvrira le vœu de ses commettants. Il ne s'agit pas ici de recenser un scrutin démocratique, mais de proposer, d'écouter, de se concerter, de modifier son avis, enfin de former en commun une volonté commune (...) Quand on se réunit, c'est pour délibérer, c'est pour connaître les avis les uns des autres, pour profiter des lumières réciproques, pour confronter les volontés particulières, pour les modifier, pour les concilier, enfin pour obtenir un résultat commun à la pluralité (...) Il est donc incontestable que les députés sont à l'Assemblée nationale, non pas pour y annoncer le vœu déjà formé de leurs commettants directs, mais pour y délibérer et y voter librement d'après leur avis actuel, éclairé de toutes les lumières que l'Assemblée peut fournir à chacun.
Il est donc inutile qu'il y ait une décision dans les bailliages ou dans les municipalités, ou dans chaque maison de ville ou village ; car les idées que je combats ne mènent à rien moins qu'à cette espèce de Chartreuse politique. Ces sortes de prétentions seraient plus que démocratiques. La décision n'appartient et ne peut appartenir qu'à la nation assemblée. ”
Sieyès, extrait du discours du 7 septembre 1789 devant l'Assemblée Nationale, Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome VIII (5 mai 1789 au 15 septembre 1789), Paris, Librairie administrative de Paul Dupont, 1875, pp. 592-597.
Ce texte, cependant n'annonce pas encore à quel point Sieyès compte exclure une grande partie de la population de la délibération politique. Mais déjà, conformément à ses conceptions sociales inégalitaires, distinguant la population éclairée de celle qui n'aurait pas assez de jugement pour participer à la délibération politique, sont appliquées à Paris (contrairement à la province), des règlements discriminatoires : En effet, ceux qui ne paient pas au moins six livres de capitation ne peuvent participer aux assemblées de districts (la limite de cette capitation varie selon les endroits) : "pourquoi, dis-je, cet Ordre, qui, n’ayant rien, paye plus, proportionnellement, que tous les autres, est le seul qui, conformément aux anciens usages tyranniques des siècles ignorans & barbares, ne soit pas appelé à l’Assemblée Nationale, & envers lequel le mépris est, j’ose le dire, égal à l’injustice ?" (Dufourny, Cahiers..., op. cité). Nous verrons un peu plus tard comment Sieyès envisagera aussi concrètement la distinction injuste entre citoyens dits "passifs" ou " "actifs".
Un peu après la publication de l'ouvrage de Sieyès, paraissait en février 1789 "L'adresse à la Nation artésienne" de Maximilien Robespierre, qui partait en campagne électorale (ce sera une élection au final victorieuse mais difficile, en avril). Et déjà, le propos était radical sur la corruption, l'injustice des puissants, les inégalités et la pauvreté. L'Incorruptible y dénonce "la dilapidation des deniers publics par les Etats d'Artois", une "répartition inégalitaire des contributions", "les atteintes aux droits de l'homme" (Decriem, 1994).
"Il est temps d'avertir la Nation artésienne des pièges funestes dont on l'environne ; il est temps de l'inviter à réfléchir sur les objets qui intéressent le plus essentiellement son bonheur"
"Puisque ce n'est point le suffrage des peuples qui en ouvre l'entrée, mais la faveur des personnages qui en sont membres et surtout des hommes puissants qui les dominent ; il s'ensuit que cet honneur sera le prix de l'intrigue et de la complaisance avec laquelle on sacrifiera les intérêts des peuples à celui des grands."
Robespierre, L'adresse à la Nation artésienne, 1789
"Les ministres sont au centre de tous les complots. Ce sont eux qui couvrent les exactions des États d'Artois. Ce sont eux les principaux responsables de la situation catastrophique. Cet avis quasi-général, Robespierre le partage : il en accuse deux nominalement : l'abbé Terray "ministre abhorré" et "d'affreuse mémoire" et Calonne." (Decriem, 1994). Par contre, à l'image de beaucoup de gens, Robespierre se souvient "des sublimes desseins" du ministre Necker, qui avait décidé le roi de convoquer les Etats généraux.
"Et que leur importe que le peuple meure de faim ; pourvu que nos aristocrates soient riches ou puissants, ou accrédités ; qu'importe que le désespoir des citoyens les accuse, si les courtisans ou les ministres les protègent ;"
"Rapprochez de ces gratifications, devenues des appointements perpétuels, celle qu'on trouve écrite sur la même feuille, et que les mêmes Etats destinent aussi chaque année aux pauvres des villes d'Arras et de Saint-Omer, 400 livres. Pauvres ! Si cette somme ne suffit point à vos besoins, gardez-vous bien de murmurer ; avant de les soulager, ne fallait-il pas que vos tuteurs prélevassent sur votre patrimoine de quoi faire éclater leur zèle envers les riches et les grands !" (Robespierre, op. cité).
Sur la représentation, Dufourny interpelle les privilégiés et pose une question que les élites d'aujourd'hui continuent d'éluder, tant elle est importante pour les pouvoirs ploutocratiques :
"Je demande à tous les Ordres, et particulièrement à celui du Tiers, s’ils ne sont pas éminemment privilégiés en comparaison du quatrième Ordre? Et forcés d’en convenir, comment pourraient-ils se soustraire à l’application du grand principe, que les privilégiés ne peuvent représenter les non-privilégiés ?" (op. cité).
Tout aussi incisive et importante est la remarque qu'il fait sur les projets exprimés dans les Cahiers du Tiers, dont il ne doute pas de la "sagesse, noblessse, franchise et respect", qui indiquent "les points principaux sur lesquels doivent statuer des Lois constitutives", mais dont aucun ne présente de "mandat distinctement énoncé, de donner pour base inamovible du bonheur général, des Lois conformes au but de la Société, la protection, la conservation des faibles de la dernière Classe." Et c'est tout le problème qui est soulevé ici du véritable but assigné à la politique et aux lois, et qui reste toujours aussi cruciale. Un des problèmes ici, est que Dufourny, comme d'autres partageux est trop en avance sur son temps. La plupart de ceux qui s'expriment dans les doléances, pensent le plus souvent à partir de leurs problèmes particuliers (voir : Cahiers de Doléances), pas à résoudre la pauvreté en général : "chaque François formera des vœux pressans pour la destruction de toutes les causes de la misère, pour la défense des infortunés." (op. cité). Notons aussi en passant ce qui, à l'inverse, rapproche le texte de l'auteur de ceux des Cahiers de Doléances : son grand respect, sa grande déférence et confiance envers son souverain, dans l'accomplissement de son noble projet.
Et Dufourny de prononcer des paroles très importantes qui sont encore aujourd'hui d'une très grande importance, et qui, me semble-t-il devrait être un argument contre les discours des politiciens de tout bord occupant le pouvoir et s'exonérant de leur responsabilité devant la pauvreté :
"Cette première condition, soulager et décharger les pauvres, doit être inévitablement remplie dans tous les cas, quelle que soit la convocation, quelle que soit la formation des États-Généraux, quelle que soit la distribution des Ordres, & même quelles que soient leurs délibérations ; car lorsque la raison & l’équité ne suffisent pas, il est une force morale irrésistible, qui opère les révolutions, celle de la Nécessité."
Quelle que soit le système politique choisi, dit en substance l'auteur, la pauvreté est inacceptable et doit être éradiquée ; c'est une obligation morale pour l'homme, il le répète plus loin avec d'autres mots :
"c’est enfin une des clauses fondamentales du pacte de Société, que de préserver tous les individus de la faim, de la misère & de la mort qui les suit ; je ne demanderai pas seulement pourquoi il y a tant de malheureux, mais pourquoi ils ne sont pas considérés chez nous comme des hommes, comme des frères, comme des François."
Nous sommes là aux antipodes du libéralisme, qui de tout temps, a considéré la pauvreté comme nécessaire. De fait, le système capitaliste, de par ses principes, ne peut pas s'en priver, ce sont les fondateurs de ce système eux-mêmes qui en ont le mieux parler, nous l'avons vu. Et Dufourny poursuit sa réflexion, sans pouvoir éviter le problème de la propriété privée, sur laquelle on bute chaque fois qu'il s'agit de soulever le problèmes de l'inégalité sociale. Comme presque tous les littérateurs de son époque se référant à l'ancienne condition "naturelle" de l'homme, l'auteur a une vision un peu mythique d'un temps révolu, plus favorable, où on protégeait la propriété, mais le plus important n'est pas là. Il est dans la critique de l'exploitation par le travail, de l'inéquité des fondements des sociétés :
"la cupidité, alliée avec la politique, n’avoit pas encore imaginé ces systèmes selon lesquels les propriétés & les richesses concentrées dans une petite portion de la Société, réduisent un si grand nombre d’individus à la condition d’hommes disponibles, celle de ces hommes qui, abandonnés par la Société, sont contraints par la misère à donner tout leur temps, toutes leurs forces, leur santé même, pour un salaire qui représente à peine le pain nécessaire pour leur nourriture."
"Que les auteurs célèbrent de ces doctrine modernes auroient donné bien plus de dignité à leur pacte social, si ils lui avoient assigné pour base, non-seulement l’intérêt physique de quelques individus, mais le devoir moral, la fraternité de tous les hommes !"
Dufourny montre par ailleurs qu'il n'est pas dupe de la tromperie économique du système capitaliste qui profite au puissant et fragilise le travailleur pauvre, sans parler des rouages économiques eux-mêmes du système économique : surimportance du commerce, exacerbation de la concurrence, multiplication des "mains intermédiaires et superflues", monopoles, etc., qui ont tous des impacts négatifs sur les plus faibles.
"Je demanderai enfin aux Députés des Villes commerçantes, si les Fabriquans, forcés de prendre leur bénéfice entre le prix de la matière première et le taux de la vente aux Consommateurs, ne sont pas continuellement occupés à restreindre le salaire de l’ouvrier, à calculer sa force, sa sueur, ses jouissances, sa misère & sa vie, & si l’intérêt qu’ils ont à conserver cet état de choses, n’est pas directement opposé aux réclamations du quatrième Ordre, dont leur générosité les porteroit d’ailleurs à se charger."
Dufourny proposera, par ailleurs, un impôt proportionnel à la richesse. Si certains libéraux, nous l'avons vu, partage ce principe, la manière précise dont ce principe peut changer les choses du tout au tout. Dufourny propose de "1° Décharger les Pauvres. 2° d'imposer les Riches proportionnellement à leurs facultés." et que "si les gens aisés doivent payer un vingtième, les riches devroient en payer deux & demi, les opulents cinq, les regorgeans dix" (op. cité), encore faut-il savoir à partir de quel montant de revenu correspond à une situation d'aisance, ce que l'auteur ne nous dit pas.
"Paroisse d’Orville, près Grasset en Berry, le nommé Leblanc, âgé de 90 ans, chef de plusieurs générations, voyant que les glaces empêchoient de moudre le peu de grain qu’il avoit envoyé au moulin, & que, faute d’argent, la famille alloit mourir de faim, refusa de prendre sa part d’un peu de pain que la charité de quelques personnes avoit accordé: il déclara fermement que son temps étant fait, il regarderoit comme un vol de diminuer la part de ceux qui avoient droit à une longue vie, pour prolonger quelques jours inutiles ; qu’il espéroit que la miséricorde de Dieu lui seroit favorable, puisqu’il se sacrifioit pour soulager sa famille. Cet homme extraordinaire, qui abandonnoit les restes d’une vie que les vieillards défendent plus que les jeunes gens, persista dans cette résolution pendant deux jours ; enfin, le moulin tourna ; le Meunier apporta la farine, & les petits enfans qui l’aperçurent les premiers, courant avec les transports d’une sensibilité digne de cette race, & s’élançant vers son lit, crièrent : Papa, voilà le Meunier! Papa, voilà le Meunier! & ce ne fut qu’après leurs prières les plus vives, qu’après s’être assuré qu’il ne retrancheroit rien du nécessaire de ses enfants, qu’il se détermina à prendre sa part & à conserver un homme aussi riche au moral, que pauvre au physique."
Dufourny de Villiers, note du Cahiers du quatrième ordre, 25 avril 1789, p 21.
Attroupement au Fbg SaintAntoine,
27 avril 1789
gravure d'Abraham Girardet
1794
Musée Carnavalet, Paris, France
L'affaire Réveillon, 2e partie
Le 27 avril (la veille, Robespierre était élu parmi les neuf députés du Tiers de l'Artois) Hardy (op. cité), estime à trois mille, dès le matin, le nombre de personnes réunies sur la place de la Bastille, où les slogans donnent une bonne idée des colères exprimées : "Mort aux riches ! Mort aux aristocrates ! Mort aux accapareurs ! Le pain à deux sous ! À bas la calotte ! À l'eau les foutus prêtres !" (Noiriel, 2018), mais ensuite, aussi, vers le faubourg Saint-Marcel : "Vive la liberté ! Vive Necker ! Vive le tiers état !", brandissant des pancartes condamnant Réveillon et Henriot "à être pendus et brûlés en place publique", ou des effigies des deux personnages au bout de piques (Zancarini-Fournel, 2016), des mannequins décorés du cordon de Saint-Michel. Le gros de la foule se déplace ensuite vers la place de Grève (où se trouve l'Hôtel de Ville aujourd'hui), par la rue Saint-Antoine , certains brandissant et brûlant des effigies de Réveillon et d'Henriot, avant de se diriger vers le faubourg Saint-Antoine, aux abords de la Manufacture Réveillon, mais elle est gardée par une cinquantaine de gardes-françaises, alors les émeutiers entrent chez Henriot, qui s'était enfui au château de Vincennes : "Ils ont dévalisé la maison du sieur Henriot, parquets, glaces, lambris, enfin tous meubles, et les ont brûlés dans la place du marché du faubourg. Les gardes françaises sont venus sur la fin, en ont été spectateurs et tout le monde s'est retiré vers onze heures du soir." (Alfred Bégis, « Le registre d’écrou de la Bastille de 1782 à 1789 », extrait de la Nouvelle revue, 1er décembre 1880). Les gardes françaises et suisses n'osèrent ce jour-là intervenir.
faubourg Saint-Marcel : Il comprenait alors les quartiers des Gobelins, de Mouffetard, jusqu'aux abords du Jardin des Plantes, très misérable, il concentrait alors 23 % des pauvres de la capitale, près de 10 à 11 % de la population parisienne (Burstin, 2005).
Le lendemain 28 avril, alors que les députés du Club breton commencent à se réunir au café Amaury à Versailles, les émeutiers se réunissent de nouveau sans décolérer contre Réveillon. Aux gardes-françaises qui protégeait la maison du manufacturier, se joignirent quelques cavaliers du Royal-Cravate. Pourquoi le duc d'Orléans, aimé du peuple : il "avait sauvé au péril de sa vie un de ses domestiques....ouvert au public ses jardins du Palais Royal" (Pelletier, op. cité), avait-il choisi d'arrêter son carrosse, en route pour les courses de chevaux à Charenton, de parler avec des manifestants et de leur jeter le contenu de sa bourse à la volée ? (Courrier d'Avignon, 9 mai 1789) Pour soigner son image d'ami du peuple sans doute, à un moment difficile où il fallait sûrement ne pas s'en faire un ennemi. La foule finit ensuite par déborder les soldats et pénétrer, dévaster le palais de la Folie-Titon et jeter depuis les toits toutes sortes de projectiles sur les forces de l'ordre. Le vaste domaine créé par le fabricant d'armes Maximilien Titon en 1673, avec la Manufacture au rez de chaussée du palais, et les appartements privés à l'étage, dont une bibliothèque de 50.000 livres et les meubles magnifiques d'Evrard Titon du Tillet, le fils, vendus après sa mort (Rosenband, 1997). La répression fut terrible. Pour une douzaine de tués du côté des soldats on comptera plusieurs centaines de morts du côté des insurgés (Zancarini-Fournel, 2016), 25 selon le Commissaire du Châtelet, 900 selon les estimations les plus hautes (Marquis de Sillery, Courrier d'Avignon, du samedi 9 mai 1789) . Dès le lendemain, "Claude Gilbert, ouvrier du textile de la rue Mouffetard (faubourg Saint-Marcel) et Pourat, portefaix, furent pendus place de Grève. Retrouvés ivres dans la cave de Réveillon, cinq émeutiers furent mis au pilori porte Saint-Antoine, marqués au fer rouge et condamnés aux galères à perpétuité pour avoir résisté à la troupe et proféré des injures. Trois semaines plus tard, Mary, écrivain public, fut pendu. Une des meneuses, Marie-Anne Trumeau, qui avait crié « À la lanterne Réveillon ! » et « Vive le tiers état ! » fut aussi condamnée à mort : enceinte, l’exécution n’eut pas lieu immédiatement et elle fut par la suite graciée." (Zancarini-Fournel, 2016).
De ces journées, René-Pierre Nepveu de la Manouillère, chanoine du Mans, en déplacement à Paris, n'aura seulement retenu qu'"on a chanté une Grande Messe pour l’ouverture des Etats-Généraux" et que "Mr du Bourneuf de la Fontaine, chanoine, a pris possession de l’Archidiaconné de Passais".
Journal d'un chanoine du Mans, L'année 1789, Presses Universitaires de Rennes.
texte intégral : https://books.openedition.org/pur/43887?lang=fr
La presse, les autorités, par ailleurs, veulent occulter les raisons sociales des révoltes et parlent d'un complot révolutionnaire (Reinhard, 1971) , et certains bourgeois "de rejeter toute la responsabilité sur les "brigands soldés" et repris de justice
Pillage de la Folie Titon,
chez Mr Réveillon,
estampe de Laurent Guyon
1756-1808,
Musée Carnavalet
J-B. Réveillon,
Exposé Justificatif,
mai 1789
En mai, le sieur Réveillon publiera un "Exposé justificatif...", un document intéressant du point de vue de la domination sociale. Tout d'abord, différents traits de l"idéologisation de l'image de l'entrepreneur capitaliste, qui n'ont cessé de se répandre avec succès dans les mentalités dans toutes les classes sociales. Le fait que le pauvre doit sa pitance à la réussite et la fortune du riche : "Un nouvel objet de douleur se joignoit à mes maux : trois cent cinquante ouvriers que ma manufacture fait vivre, près de manquer de pain, ainsi que leurs enfants & leurs femmes, me déchiroient le cœur." (Jean-Baptiste Réveillon, Exposé justificatif pour Le sieur RÉVEILLON Entrepreneur de la manufacture royale de papiers peints, Faubourg Saint-Antoine, mai 1789).
L'autre trait, c'est celui de l'entrepreneur qui est parti de rien : "Moi qui ai commencé par vivre du travail de mes mains...qui me suis toujours fait l'honneur d'avoir été ouvrier & journalier..." Il ne faut pas être dupe de ce tableau, par endroits très misérabiliste. Bien qu'il ait eu des difficultés passagères, Réveillon est fils d'un "bourgeois de Paris" et a connu surtout une réussite entrepreneuriale, nous dit en substance Leonard Rosenband (Roseband, 1997). En 1753, son apprentissage de trois ans de marchand-papetier à peine achevé, il est déjà en mesure de racheter l'affaire de son maître à sa veuve, de rembourser les dettes de celui-ci et d'épouser sa fille. Nous sommes très loin du triste roman de sa vie : "Après trois ans d'apprentissage, je me trouvai, pendant plusieurs jours, sans pain, sans asyle, & presque sans vêtement. J'étois dans l'état di desespoir qui est la suite d'une situation si horrible ;" (J-B Réveillon, Exposé justificatif...).
En 1785, il remportera le prix offert par Necker pour « l’encouragement aux arts utiles » (Réveillon, op. cité). D'autre part, "par ce mémoire, il cherche surtout à convaincre le pouvoir de lui accorder la seule véritable et efficace protection contre tous ces troubles, le titre de manufacture royale. Il peut donc avoir la tentation de noircir un peu le tableau" (Velut, 2002). Réveillon ne peut donc en aucun cas se comparer réellement à aucun de ses ouvriers concernant ses chances de réussite sociale : "Bien conscient des faiblesses « institutionnelles » du faubourg, Réveillon s’efforce donc de cumuler le maximum de privilèges, bien sûr privilège du lieu, mais aussi privilèges personnels par l’achat de diverses maîtrises, privilège de ses deux manufactures, de papier peint rue de Montreuil et de papier à Courtalin, en Brie, privilège de manufacture royale et enfin un solide réseau de protections." (op. cité). Le réseau, encore et toujours, une des supériorités majeures que possède à toutes les époques le riche sur le pauvre, et qui s'avère capital, en particulier dans les situations les plus délicates.
Jean-Baptiste Réveillon était peut-être pour l'époque ce qu'on considérait comme un bon patron, qui octroyait même "des gratifications annuelles, réglées sur le salaire des ouvriers, & proportionnées à leur zele" (Réveillon, op. cité). Là n'est pas le problème, ici, mais de comprendre, en particulier, à quel point les mentalités, les conceptions du monde entretenues par les plus riches permettent à la fois aux dominateurs et aux dominants (jusqu'à l'extrême limite de la survie) d'accepter avec bonne conscience pour les uns, et soumission pour les autres, que certains puissent avoir tout et les autres rien, que ceux qui travaillent le plus péniblement sont ceux qui vivent le moins bien de leur travail, aussi. Dans le cas qui nous occupe, ce sont les dessinateurs et les graveurs de la Manufacture, par exemple, confortablement installés, qui touchent le plus, de cinquante à cent sous par jour, "qui sont plutôt, sans doute, mes collaborateurs que mes gagistes." Et ne parlons pas du dessinateur "qui a 3000 liv. avec le logement" ou de l'artiste "très distingué" qui reçoit "annuellement, pour prix de ses talents, 10.000 livres d'honoraires, indépendamment d'autres avantages" (Réveillon, op. cité).
Enfin, comment blâmer le patron de faire travailler des enfants, chose tellement admise encore, et dont pourtant il ne semble pas très fier :
"La quatrième classe, ce sont les enfans depuis 12 ans jusqu'à 15. Car j'ai voulu m'arranger pour tirer aussi parti de leurs services, & être utiles par-là à leurs peres & meres. Ils gagnent 8, 10, 12 & 15 sous." Par ailleurs, "il leur reste assez de temps pour assister aux instructions religieuses de leur âge." (Réveillon, op. cité, p 16)
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